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LE CALENDRIER GREC

Les différents pays de la Grèce eurent différents calendriers. On connaît ceux d'Athènes, de Délos, de Delphes, de Crète, d'Ionie, de Chypre, de Macédoine, etc. Le plus important et le mieux connu est le calendrier athénien.

Les Grecs d'Athènes eurent d'abord une année luni-solaire, basée sur les mouvements combinés du soleil et de la lune. L'année était composée de douze mois lunaires commençant et finiassant avec les lunes. Or, une lunaison étant d'environ 29 jours 1/2, ils donnèrent au mois 29 et 30 jours alternativement. Les premiers étaient les mois caves et les seconds les mois pleins, comme chez les Juifs. Le premier jour de chaque mois correspondait à l'apparition du croissant, encore comme chez les Juifs. Voici les noms des mois athéniens, qui furent d'abord douze, puis treize :

1. Hecatombaeon 30 jours
2. Metagitnion 29 jours
3. Boedromion 30 jours
4. Pyanepsion 29 jours
5. Maemacterion 30 jours
6. Posideon I 29 jours
7. Posideon II 30 jours
8. Gamelion 30 jours
9. Anthesterion 29 jours
10. Elaphebolion 30 jours
11. Munychion 29 jours
12. Thargelion 30 jours
13. Skirophorion 29 jours

Posideon II était le mois intercalaire. À une autre époque, ce furent les 1er, 3è, 4è, 6è, 7è, 9è et 11è mois qui eurent 30 jours et les autres 29.

Les Grecs ne se servirent pas de la semaine. Ils divisaient leurs mois en trois décades de 10 jours chacune. Dans les mois de 29 jours, la troisième décade ne comptait que neuf jours. Le premier jour s'appelait la néoménie, puis on comptait de 1 à 10 en indiquant que c'était le mois commençant. On comptait de même les jours de la seconde décade en indiquant que c'étaient les jours au delà de 10, ou du milieu; enfin, on comptait de 1 à 9 ou 10 les jours d'au delà de 20, ou bien en rétrogradant, 10è, ou 9è, 8è, 7è du mois finissant. Le dernier jour du mois s'appelait le vieux et le nouveau, parce que le mois lunaire comprenant 29 jours 1/2, le dernier pouvait être considéré comme appartenant en partie au mois finissant et en partie au mois commençant.

Le jour partait du soir au crépuscule; la partie diurne et la partie nocturne réunies portaient le nom de nycthémère.

Cette année de 12 mois lunaires formait 354 jours et 8 heures. Elle est loin d'égaler l'année solaire de 365 jours 5 heures 48 minutes. Pour établir l'accord entre les mois lunaires et l'année solaire, les Grecs eurent recours, comme d'autres peuples, à l'intercalation d'un treizième mois, ce qui donna des années de 354 ou 355 jours et d'autres de 383 ou 384 jours. Le cycle de huit années ou octaëteride semble avoir été institué, sous Solon, pour régler la succession des différentes années.

L'octaëteride comprenait 5 années ordinaires de 354 jours et 3 années intercalaires de 13 mois dont le treizième, appelé embolismique, était de 30 jours, soit 2 922 jours au total. Or, huit années solaires ne font que 2 921 jours 22 heures 30 minutes, tandis que 99 lunaisons donnent 2 923 jours 12 heures 40 minutes, soit une différence d'environ 1 jour 1/2.

On eut alors l'idée de doubler l'octaëteride en lui donnant 16 années au lieu de 8, et en  intercalant trois jours de plus en remplaçant 3 mois de 29 jours par 3 mois de 30 jours. Cette modification rétablit l'équilibre entre le calendrier et la lune, mais le mit de nouveau en désaccord avec le soleil !

C'est alors que le célèbre astronome Méton imagina et appliqua en 432 avant Jésus-Christ le fameux cycle qui porte son nom. Ce cycle a pour base une somme de 235 lunaisons ou 6 940 jours, équivalant à 19 années solaires de 365 jours 5/19. Lorsque Méton proposa sa découverte aux Jeux olympiques, les Athéniens furent si enthousiasmés qu'ils firent inscrire la formule sur la place publique en lettres d'or; de là, la dénomination de nombre d'or attribuée au numéro d'ordre que porte chaque année dans ce cycle de dix-neuf ans.

Malgré son or, le cycle de Méton n'était pas encore parfait. Au bout de 19 ans, le calendrier retardait de 7 heures sur la lune et de 9 heures sur le soleil. C'est un rude travail que de vouloir accorder leur mouvement. Calippe, à son tour, essaya d'y arriver. Supposant le retard égal à un quart de jour, il multiplia le cycle de Méton par 4, ce qui donna une période de 76 ans. Sur cette période appelée période calippique, il retrancha 1 jour. à l'expiration de cette durée, le calendrier se trouvait d'accord avec le soleil, mais retardait encore de 5 heures sur la lune !

Pour supprimer ce dernier écart, Hypparque retrancha 1 jour sur 4 périodes calippiques, c'est-à-dire sur 304 ans.

L'année, à Athènes, commença d'abord au solstice d'hiver, puis au solstice d'été. L'année civile partait de la nouvelle lune qui suivait le solstice d'été et ce jour était le premier jour du premier mois. On ne distingua d'abord, dans les premiers temps, que deux saisons, la chaude et la froide. Plus tard, il y en eut quatre, fixées d'après l'apparition de certaines étoiles.

C'est en Grèce que l'on trouve l'ère célèbre des Olympiades, ou période de quatre années, ainsi nommée parce que, à Olympe, se célébraient des jeux tous les quatre ans. La première année de l'ère des Olympiades date de 776 avant Jésus-Christ.

Les calendriers grecs subsistèrent jusqu'à la conquête romaine. Après la réforme julienne, les Grecs adoptèrent peu à peu le calendrier romain, en gardant d'abord leurs dates du commencement de l'année et en général les noms des mois. Quelques-uns, cependant, furent remplacés par des noms d'empereurs romains.